Madame la Ministre des Affaires Etrangères du Royaume de la Belgique,

Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères de la République Portugaise

Monsieur l’Ambassadeur, Chef de la Délégation de l’UE à Tunis,

Excellences,
Mesdames et Messieurs,
J’ai tenu, et j’en suis ravi, à partager votre joie de célébrer la journée de l’Europe, et marquer ainsi tout le respect dû à cette formidable réalisation, aux objectifs nobles. Et j’adresse en mon nom, et au nom du Gouvernement tunisien, nos félicitations les plus chaleureuses à tous nos voisins, nos amis, et partenaires européens.
J’ai été très sensible, et vous en remercie, aux messages justes et constructifs que vous avez publiés à l’endroit de la Tunisie à cette occasion.
Excellences
Mesdames et Messieurs
Plus de 70 ans après ses débuts, l’UE est devenue un acteur et un partenaire international incontournable.
Et voilà déjà longtemps que, pour nous Tunisiens, les affaires européennes ne sont plus des affaires réellement étrangères, tellement notre interaction est intense.
L’UE n’a cessé, tout au long de son histoire, et c’est normal, de devoir s’adapter aux nouvelles donnes et changements, afin de relever les défis internes et externes. Et ce devoir de s’adapter et de s’ouvrir, est aujourd’hui encore plus nécessaire que jamais. L’UE est appelée à se montrer capable de le faire.
Excellences
Mesdames et Messieurs
En cette heureuse circonstance, il est important de mettre à l’honneur la pertinence et les réalisations de notre partenariat, et de souligner la nécessité d’approfondir notre compréhension mutuelle, pour protéger et renforcer nos acquis au service des générations futures.
La Tunisie traverse une étape charnière de son histoire contemporaine, au lendemain du processus du 25 juillet 2021, entrepris par SEM. le Président de la République Kais SAIED, pour rectifier un processus politique défaillant et clairement rejeté par les Tunisiens, au vu de l’expérience qu’ils ont vécue, et dont ils ont tiré d’importantes leçons.
Et ces leçons seront très utiles pour le futur de notre pays. Car les tunisiens auront eu, en un peu plus d’une décennie, des « cours accélérés » sur tous les travers d’une démocratie dévoyée, et sur ce qu’il faut éviter de faire ou de laisser faire pour construire une démocratie véritable, et non de façade.
Les grands changements politiques prennent toujours un temps d’accomplissement incompressible. Il faut en prendre note et le respecter. D’où la nécessité d’appréhender correctement la réalité de la situation en Tunisie et les erreurs commises, pour les corriger et ne pas les répéter.
Le Processus du 25 juillet a mis fin à une décennie largement caricaturale, d’une politique marquée par une mauvaise gouvernance et un amateurisme inédits, ayant entraîné une paralysie institutionnelle de l’Etat, dangereusement affaibli, et ce, au détriment du pays lui-même mais aussi de ses partenaires dans le même temps.
Avec le terrorisme hideux sur nos plages mais aussi exporté, les assassinats politiques, l’attaque d’ambassades, la déliquescence de l’économie nationale et l’assassinat des enfants du pays parmi les plus valeureux, la Tunisie s’éloignait de ce qu’elle a toujours été et représenté. Mais les Tunisiens, eux, ne l’oublient pas !
L’œuvre de rectification exige des efforts considérables. Mais elle est possible. Le pays dispose d’atouts indiscutables pour se hisser à un niveau de développement conforme à son potentiel. Les Tunisiens l’ont montré tout au long de leur histoire. Ils sont invariablement mûs par une détermination inébranlable à vivre librement et dans la dignité. Ils n’ont besoin d’aucun intermédiaire pour faire entendre leur voix et respecter leur volonté. Notre poète illustre Abou El Kacem Chebbi l’a brillamment écrit :« Si un jour le peuple exige la liberté, alors le destin ne pourra que s’y plier ».
C’est faire preuve de connaissance historique, d’intelligence et d’une vision politique que faire confiance aux Tunisiens. Ils sont une synthèse remarquable de ce que la Méditerranée, et au-delà, ont apporté de meilleur à la civilisation universelle. Sans asservir personne, sans agresser personne, sans sermonner personne, et sans nourrir de sentiment de revanche à l’encontre de quiconque, fût-il l’agresseur.
Excellences
Mesdames et Messieurs
Soutenir le redressement en cours en Tunisie, c’est être du côté d’un peuple ami, allié (pour ceux qui connaissent l’histoire du deuxième conflit mondial) et dont la prospérité et la stabilité coïncident heureusement avec les intérêts de tous ses voisins et partenaires.
Ce pays est un berceau de la démocratie et des textes constitutionnels depuis l’époque de Carthage. Mais nous avons compris, ici, que nul n’a le monopole des valeurs humanistes de démocratie, de justice, de liberté, de progrès social ou d’antiracisme. Nous devons tous progresser. Sans exception. Et je vous épargnerai ce soir, toute référence gênante ou honteuse dans le temps récent ou ancien, où que ce soit, toutes s’étant déroulées ailleurs d’ici.
Le processus de construction d’une société stable, prospère, libre et juste, authentiquement démocratique s’effectue par un va et vient continu d’actions et de corrections internes, selon les aspirations d’un même peuple. Toute interférence étrangère dans ce processus ne peut que le dénaturer, avant d’être rejetée. Notre monde n’arrête pas de le constater. Mais cela continue.
Le retour de la prospérité économique en Tunisie est le garant le plus sûr, et le plus rapide, de la consolidation de toutes les libertés et de la justice, et de la bonne gouvernance dans le pays.
C’est pourquoi les messages et jugements sceptiques ou alarmistes à dessein, sélectifs et partisans, entravent le redressement économique en Tunisie, sans aider à la consolidation du projet démocratique authentique voulu par les Tunisiens, et sans convaincre personne dans l’opinion publique, laquelle devient un acteur incontournable et de plus en plus influent dans la vie publique, partout dans notre monde.
Comprendre cela au plus vite, saisir ce moment éminemment politique, c’est ouvrir à notre partenariat des perspectives nouvelles autrement plus larges. Et alors, toutes les ambitions deviennent possibles pour relever les défis communs et universels considérables devant nous et devant les générations qui nous suivent.
Donc, bravo à toutes les réalisations du partenariat Tunisie-UE qui gagnerait beaucoup à être plus équilibré, à travers une baisse des barrières à l’entrée des produits tunisiens vers l’Europe, un accroissement des investissements croisés, et une facilitation de la mobilité pour accroître les richesses communes.
Bienvenue à l’approfondissement de ce partenariat une fois que nous nous soyons accordés sur le fait que la seule dynamique qui vaille est celle qui consiste à mettre en commun nos points forts pour minimiser nos points faibles et créer plus de prospérité pour tous les partenaires.

Bonne fête et bonne soirée.

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Speech by the Minister

on the occasion of Europe Day

(Tunis, 09 May 2023)

Madam Minister of Foreign Affairs of Belgium

Mr Minister of Foreign Affairs of Portugal

Mr Ambassador, Head of the EU Delegation in Tunis,

Excellencies,
Distinguished Guests
Ladies and Gentlemen,

It’s my immense pleasure to celebrate with you the Day of Europe. This remarkable occasion marking the significant achievements and noble objectives. I would like to extend and on my personal name and on behalf of the Tunisian Government, our warmest congratulations to all our neighbours, friends and European partners.

I was very touched by the constructive messages addressed to Tunisia on this occasion and I would like to take this opportunity to thank you for that.

Excellencies

Ladies and Gentlemen

After more than 70 years of its creation, the EU has become a key player and a significant international actor and partner.

Since our bonds are so highly linked, as Tunisians, we don’t consider the European affairs are no longer really foreign affairs, so intense is our interaction.

Excellencies

The EU has not ceased, throughout its history, and it is normal, to have to adapt to new circumstances and changes, in order to meet the internal and external challenges. This duty for adjustment and openness is today necessary more than ever before and the EU shall prove its capability of doing so.

Excellencies

Ladies and Gentlemen

On this joyful occasion, it is important to highlight the relevance and achievements of our partnership, and to underline the need to deepen further our mutual understanding, so as to prserve and strengthen our achievements for the benefit of future generations.

Tunisia is at a turning point in its contemporary history, in the aftermath of the process of July 25th 2021, undertaken by H.E. the President of the Republic Kais SAIED, to rectify a political process that was flawed and clearly rejected by the Tunisians, in view of the experience they have lived through, and from which they have drawn important lessons.

And these lessons will be very useful for the future of our country. Indeed Tunisians have had, for more over a decade, “intensive courses” on all the drawbacks of a misguided democracy, and on what must be avoided or allowed with the objective to build a real democracy, not a facade.

Major political changes always take an incompressible amount of time to be achieved. This must be noted and respected. Hence, it is necessary to understand correctly the reality of the situation in Tunisia and the mistakes that had been done, in order to fix them and not to be repeated.

The Process of the 25th of July has put an end to a decade largely caricatured, a policy marked by unprecedented bad governance and amateurism having led to institutional paralysis of the state, dangerously weakened, and this, not only to the detriment of the country itself but also of its partners.

With the hideous terrorism on our beaches but also exported, the political assassinations, embassy’s attack, the decay of the national economy and the assassination of the country’s children among the most valorous, Tunisia was moving away from what it had been and represented. But the Tunisians haven’t forgotten it!

The process of readjustment requires considerable effort, but it is possible. The country with its potential has tremendous assets to rise to a level of consistent development, which Tunisians have shown it throughout their history. They are consistently driven by an unshakeable determination to live freely and with dignity. They do not need any intermediary to make their voice heard and to respect their will. Our illustrious poet Abou El Kacem Chebbi brilliantly wrote: “If one day the people demand freedom, then fate can only bend to it”.

Trusting Tunisians shows indeed historical knowledge, intelligence and political vision. As a remarkable melting pot of the Mediterranean, and beyond, they have brought their best to universal civilization, without oppressing anyone, attacking, giving lessons to anyone, and without feeding any feeling of revenge against anyone, even if it was the aggressor.

Excellencies

Ladies and Gentlemen

Supporting the recovery underway in Tunisia is to be on the side of a friendly people, an ally (for those who know the history of the World War II) and whose prosperity and stability happens to happily coincide with the interests of all its neighbours and partners.

This country is a cradle of democracy and constitutional texts since the time of Carthage. But we have understood, here, that none has the monopoly on the humanist values of democracy, justice, freedom, social progress or anti-racism. We all must progress, without exception. And I will spare you this evening, any embarrassing or shameful references in recent or ancient times, wherever they may be, all of them having taken place elsewhere from here.

The building of a stable, prosperous, free and just, genuinely democratic society is a continuous process of internal actions and corrections, according to the aspirations of people. Any foreign interference in this process can only distort it, before being rejected. Our world keeps seeing this. But it continues.

The recovery of the economic prosperity in Tunisia is the strongest and fastest guarantee to consolidate of all freedoms justice, and of good governance in the country.

That is why the sceptical or alarmist messages and judgments, selective and partisan, hinder the economic recovery in Tunisia, without helping to consolidate the genuinely democratic project desired by Tunisians, and without convincing anyone in public opinion, which becomes a major and increasingly influential player in public life, everywhere in our world.

Understanding this at the soonest, seizing this eminently political moment, will mean embracing a new and much broader perspectives for our partnership. Therefore, all ambitions will become possible to undertake the major common and universal stakes that we and the future generation are facing.

To conclude, bravo to all the achievements accomplished by the Tunisia- EU partnership which would gain much to be more balanced, through a lowering of barriers to the entry of Tunisian products to Europe, an increase in cross investment, and a facilitation of mobility to increase the common wealth.

Welcome to the deepening of this partnership once we agree that the only dynamic that is worthwhile is that of pooling our strengths to minimize our weaknesses and create more prosperity for all partners.

Have a good evening.

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